Les récréations des mystères et des romans chevaleresques dans le théâtre basque
Abstract
Après l´édition de la tragédie de Saint Jacques (1996) et du Recueil des farces charivariques basques (1998), nous venons de présenter celle de dix manuscrits inédits du XVIIIe siècle, dont voici les titres: Ester, Judith, Abraham, Saint Eustache, Sainte Ursule, Clovis, Jean de Paris, Jeanne d´Arc, Pierre de Provence et Roland. Ces pièces comportent entre 448 (Sainte Ursule) et 1349 versets (Jeanne d´Arc) et les auteurs connus sont Jean Espil, Bernard Etchebarne, Pierre Laxalt, Erramun d´Elissalt et Pierre d´Arhets. On dit souvent que les tragédies ou pastorales basques constituent une survivance des mystères du moyen âge, mais nous estimons qu´il faudrait préciser davantage, et essayer de chercher dans chaque pièce son auteur, sa date et sa source. Celle-ci, transmise à travers le colportage jusqu´aux vallées pyrénéennes, peut être Hroswita (Abraham), Racine (Ester), un Miracle (Clovis), ou un Roman (Jean de Paris, Roland...). Dans le processus de réécriture en basque, les copistes utilisent selon leurs propres mots la méthode suivante: quand je vois quelque chose de joli pour la pièce, je le compose. C´est-à-dire, ils créent de nouveaux personnages, ils augmentent les dialogues qui souvent se substituent aux descriptions, ils introduisent des refrains anciens, et même une certaine conception morale qui n´existe pas dans l´original. Ils créent aussi de nouveaux personnages comiques et des satans qui tiennent des propos licencieux afin de rendre l´oeuvre toujours plus amusante.