Les 'vermes', à la fois plaie et remède dans la littérature naturaliste médiévale
Résumé
Vermes’, both wound and remedy in medieval encyclopaedic literature on nature : The paper sketches out a typology of vermin-based therapeutic applications in 13th-century naturalist literature, heir in this respect to ancient sources, in particular Pliny and Palladius, rather than to Latin materia medica coming from Greek and Arabic sources. At the time, “worms” covered a whole range of small animals crawling at ground level and born or nourished in the rot: vermin and, more specifically, insects, gastropods and even batrachians included. The basic ingredients are ants, beetles, earthworms, snails and shellfish, or even frogs. Quotations for each type of use - as a repellent, antidote, anti-poison against the venom of an animal of the same or a different genus, or as a medical remedy - are given, while highlighting the particular legacy of Natural History in this area.
L’article, qui peut être considéré comme une contribution à l’ethnopharmacie, esquisse une typologie des applications thérapeutiques contre et à l’aide des vermes dans la littérature encyclopédique naturaliste du XIIIe siècle, héritière à cet égard des sources antiques et de Pline et Palladius en particulier, davantage que de la materia medica gréco- et arabo-latine. La catégorie des « vers » couvre à cette époque un ensemble de petits animaux rampant au ras de terre et nés ou nourris dans la pourriture : vermine, insectes, gastéropodes et même batraciens. La matière première des applications médicales consiste en fourmis, scarabées, vers de terre, escargots et coquillages, ou encore grenouilles. Des passages illustrant chaque type d’utilisation, comme répulsif, antidote, antipoison contre le venin d’un animal du même genre ou différent, ou comme remède médical, sont allégués, tout en soulignant le legs particulier de l’Histoire naturelle en la matière.