Résumé : René Lafon, l'éminent bascologue, avait remarqué, en faisant preuve d'une grande intuition et érudition, qu'il exitait en Andalousie, dans la municipalité de Montejaque, près de Ronda (province de Málaga), un caserío appelé Libar et une sierra du même nom : Sierra de Libar (prononcé manifestement Libarr en espagnol), le nom n'étant explicable ni par le latin ni par l'arabe. Cet auteur comparait ce nom avec celui de Libaroa, esp. Libarona, quartier de Gatika / Gatica, village situé au nord de Bilbao, c'est-à-dire Libar + -o(n)a ainsi que celui de Libaros, c'est-à-dire Libar + -os, commune des Hautes-Pyrénées, à 32 kilomètres à l'est de Tarbes, par conséquent dans l'ancienne Aquitania de Jules César, autrefois Livarossio, XIVe siècle. On pourrait ajouter à cette liste, outre évidemment le toponyme labourdin Libar(r)its / Libarritz, c'est-à-dire Libar(r) + -itz, le nom souletin Livarrenx, autrefois Livaren, 1305, Livarren, 1327, Libarren, 1383, c'est-à-dire Libar(r) + -en. On peut dès lors reconstruire la série toponymique, tout à fait vraisemblable, qui suit : Libar(r) (Andalousie, sans suffixe) / Libar(r)-itz (Labourd) / Libar(r)-en (Soule) / Libar-os (Hautes Pyrénées) / Libar-o(n)a (Biscaye).