Being victim in a postcolonial context: A quantitative study on power relations in Mayotte
Être victime en contexte postcolonial: Une étude quantitative sur les relations de pouvoir à Mayotte
Résumé
International literature on power relations and criminal victimization is still scarce. This article explores the intricate dynamics of power relations and victimization in the postcolonial environment of Mayotte, a French island in Africa, through a mixed methods study incorporating quantitative analysis of 613 case files and qualitative insights from clinical assessments. The results reveal an interplay of power relations based on various forms of authority and the victims' sociodemographics. Societal segmentation based on birthplace and ethnicity shapes the types of offenses, the proximity to offenders, and the appeal to justice. In this context, young females are the most vulnerable part of the population. Eventually, the postcolonial legacy and its effects could influence victimization processes and modalities of appeal to justice
and foster inequalities and stigmas related to social status, ethnicity, gender, and age. These results highlight the necessity of designing adapted public responses and provide a foundation to build tomorrow’s policies.
La littérature internationale sur les relations de pouvoir et la victimation est encore peu développée. Cet article explore les liens complexes entre relations de pouvoir et victimation dans le contexte postcolonial de Mayotte, une île française d'Afrique de l'Est, au travers d'une étude quantitative de 613 dossiers de justice, éclairée par une littérature complémentariste et l'expérience de terrain. Les résultats révèlent une intrication entre des relations de pouvoir basées sur diverses formes d'autorité et les caractéristiques sociodémographiques des victimes. La segmentation sociale de Mayotte, fondée sur le lieu de naissance et l'appartenance ethnique, conditionne les types d'infractions, la proximité avec les auteurs présumés et les modalités d'adresse à la justice. Dans ce contexte, les jeunes femmes représentent le segment le plus vulnérable de la population. Enfin, l'héritage postcolonial et ses effets peuvent influencer les processus de victimation et la manière dont les personnes font appel à la justice, favorisant les inégalités et les stigmates liés au statut social, à l'appartenance ethnique, au sexe et à l'âge. Ces résultats mettent en exergue la nécessité de concevoir des moyens adaptés d'accueillir la parole des victimes et fournissent une base solide pour l'élaboration des politiques publiques de demain.
Origine | Publication financée par une institution |
---|---|
licence |