Former des « passe-muraille » ? ou ce que les pédagogies « hors les murs » font au capital spatial des étudiant.e.s en architecture, le cas de l’ENSA Nantes
Résumé
Through this article we will question the way in which experiences "outside the walls" - whether they are part of an educational framework or "all against" - shape the trajectories of architecture students and endow them with a specific spatial capital. Through the figure of the "pass-wall", we will explore the type of borders (disciplinary, scalar, social but also symbolic, etc.) that students collide with, cross (or from which they free themselves) during these experiences “outside the walls”. We want to understand how these experiences promote the acquisition of knowledge, know-how and interpersonal skills, especially between peers. We will develop the concept of the “space climber” (like the “class climber”) as a possible characterization of these designers in the making, future architects, or not.
Cette contribution questionne la manière dont les expériences « hors les murs » - qu’elles soient inscrites dans un cadre pédagogique ou "tout contre" - façonnent les trajectoires des étudiant.e.s en architecture et les dotent d’un capital spatial spécifique. A travers la figure du passe-muraille, nous explorons le type de frontières (disciplinaires, scalaires, sociales mais aussi plus symboliques) que les étudiants percutent, franchissent - ou dont ils s’affranchissent - à l’occasion de ces expériences « hors les murs ». Il s’agit de comprendre comment ces expériences favorisent l’acquisition de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être, entre pairs notamment. Nous développerons le concept de transfuge d’espace (à la manière du transfuge de classe) comme possible caractérisation de ces concepteurs en devenir, futur.e.s architectes, ou non. Comment le « hors les murs » participe-t-il de la socialisation des étudiants à l’architecture ? Quels types d’apprentissages s’y opèrent ? Comment ces espaces-temps favorisent-ils la mise en relation ou l’hybridation de savoir et savoirs-faire ? Quelles cultures (légitimes ou non) de l’espace et quelles compétences spatiales spécifiques s’y acquièrent? Enfin, comment le « hors les murs » enrichit-il le répertoire spatial des étudiants en architecture et leur confère un capital spatial spécifique ?
Le corpus s’appuie sur deux enquêtes visant à documenter les trajectoires étudiant.e.s de l’ENSA Nantes ces dix dernières années et dont une partie s’intéresse plus particulièrement à la manière dont les étudiants investissent ces espaces-temps spécifiques qualifiés de « hors les murs » ; qu’il s’agisse d’immersions courtes ou longues dites « de terrain » à l’occasion des studios de projet ou des voyages d’études, aussi bien que des expériences dites « professionnalisantes » comme les stages, ou encore de dispositifs pédagogiques valorisant « l’engagement étudiant » comme la participation à des chantiers participatifs ou à des festivals d’architecture.
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