Les usagers de deux-roues motorisés sont surreprésentés dans l'accidentalité routière. Suite aux problématiques environnementales, le nombre de véhicules électriques en circulation, y compris les motos électriques (MEs), va augmenter. Les MEs ont des caractéristiques spécifiques, notamment une absence de boîte de vitesses ou encore un moteur sans bruit, sans vibrations et sans inertie. Le motocycliste « électrique » aurait moins de repères sensoriels à sa disposition, ce qui pourrait le mettre en danger. Cela soulève la question de la transition entre les motos thermiques (MTs) et les MEs. Pour commencer à étudier la question, deux études exploratoires ont été menées dans le cadre du projet de recherche ANR eMC2 : « Motocyclettes électriques et sécurité routière ». Des conducteurs expérimentés à la ME ainsi que des novices à la ME ont conduit des MEs et des MTs instrumentés, ce qui a permis de disposer d'un ensemble de données objectives pour comparer les comportements de conduite. Cet ensemble de données a été complété par des données subjectives, notamment sur la charge de travail. Les résultats montrent une adaptation assez rapide à la ME pour la plupart des conducteurs. Ils montrent également une augmentation de la charge de travail lorsque les novices conduisent une ME. Les novices ont déclaré être plus perturbés par les différences de repères sensoriels entre la MT et la ME que les expérimentés. Cette tendance, qui doit être confirmée par de futures études avec des motocyclistes non professionnels, suggère la nécessité d'une sensibilisation, voire d'une formation spécifique, lors du passage de la MT à la ME.